La vie n’est pas « ce que tu crois ». Et le yoga non plus.

Ton corps n’est pas ce que tu essaies de lui faire vivre de l’extérieur. Les asanas sacrés du yoga ne se créent pas mécaniquement à la manière d’un automate vidé de ses qualités perceptives. Ils s’accueillent sur des secondes au goût d’éternité, lorsque le corps est réceptif et préparé, sans générer aucune tension physique ou mentale. Les blessures devraient attirer notre attention sur les angles morts de notre conscience & de notre ressenti. Et sur notre approche individuelle et sociétale de la vie en général. Faire face frontalement….ce n’est pas une qualité de vie.

Ta respiration n’est pas ce que tu essaies de lui imposer. Le souffle s’invite dans l’espace lorsque la porte est ouverte et l’hôte, détendu et accueillant. Il n’y a rien à comprendre. Il y a tout à laisser vivre.

Ta vie n’est pas ce que tu crois qu’elle doit être depuis ta tête. Ton esprit te précède et ce phénomène de « lâcher » que j’explore maintenant depuis le début de cet article, et qui n’entre dans aucune théorie pré-conçue, aucun label copyrighté, est le seul qui amène dans la réalité. C’est aussi subtil que puissant.

Ma pratique de yoga se transforme de l’intérieur au gré des années, au gré des imprégnations enseignantes répétées, au gré des pratiques. Ce qui était une conviction il y a 3 ans, est remis en doute par l’expérience réelle aujourd’hui. Ce qui était quasiment un dogme il y a 10 ans, n’a parfois plus aucune densité aujourd’hui. Tout ce que j’ai appris a été, à un moment ou un autre, ôté de son piédestal. Je ne résiste que peu au processus, et je me permets même de penser que c’est un talent de procéder ainsi. Je prends les enseignements comme ils viennent, et au sein de cette approche souple mais disciplinée, j’expérimente ensuite sur une période de temps assez longue (mois, voire années). Ensuite, je tire mes conclusions patiemment. Je fais le tri. L’essentiel à mon sens, est surtout de rester en mouvement. De rester connectée au vivant à l’intérieur des traditions du yoga.

Au fil des mues, j’observe mes croyances voler en éclats sans faire aucune victime, créant au contraire encore plus de lien à moi-même et aux autres. Créant encore plus de simplicité et de douceur et surtout : d’écoute. Au final, la seule chose en laquelle je crois vraiment s’il fallait en garder une, c’est en cette capacité à tendre l’oreille et à ouvrir l’œil.

La pratique répétée du yoga (bien accompagnée) ramène l’animal dans son corps. Alerte. Calme. Efficace. Créatif. Éminemment libre. Dans son axe. Puissant. Autant de liberté vécue reste très déconcertant pour moi. Ça l’est encore et ça le sera, tant qu’il restera des zones de contrôle. Je m’y sens fréquemment extrêmement vulnérable. Mais cette vulnérabilité a moins le goût de la faiblesse que celui d’un inconfort nouveau. C’est juste….nouveau. Être dans sa puissance, se choisir, ne plus avoir peur…est juste nouveau. Je me sens à poil mais la différence, c’est que je n’ai pas froid.

Allez, assez parlé de naturisme, et bonnes explorations.

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