L’impact de l’énergie d’un(e) prof de yoga sur ses élèves

          À mesure que les années passent et que la pratique quotidienne du yoga s’affine, le regard et les autres sens s’aiguisent. Aujourd’hui, je vais vous parler de la manière dontl’énergie d’un(e) enseignant de yoga se répercute sur ses élèves. Si vous démarrez dans cette discipline, il est probable que ça ne fasse pas écho chez vous. Ça ne veut pas dire que vous n’êtes pas impacté(e), mais simplement vous ne le sentez pas (encore). Vous y reviendrez plus tard, chaque chose en son temps… L’histoire de cet article a démarré quand en observant certaines personnes, je pouvais dire avec quasi-certitude quel(le) était leur enseignant(e) jusque-là. Je parle évidemment de ceux que je connais, ma sensibilité ne va pas plus loin !

           La plongée dans la pratique systématique du yoga nous ouvre des horizons internes d’une ampleur insoupçonnée. Lors de ce chemin de chercheur solitaire, nous rencontrons des enseignants avec qui un ou plusieurs niveaux de nous-mêmes résonnent. Tenant lieu de balise, nous revenons vers untel ou untelle régulièrement à mesure que nous avançons. Si nous considérons que cela n’est plus bénéfique pour des raisons qui nous apparaissent clairement (et non un simple caprice), il est sain de s’en écarter. À la fin de la journée (et de la vie), il s’agit avant tout de cheminer dans la relation à soi-même et non de développer une énième dépendance.

nous ouvre des horizons internes d’une ampleur insoupçonnée. Lors de ce chemin de chercheur solitaire, nous rencontrons des enseignants avec qui un ou plusieurs niveaux de nous-mêmes résonnent. Tenant lieu de balise, nous revenons vers untel ou untelle régulièrement à mesure que nous avançons. Si nous considérons que cela n’est plus bénéfique pour des raisons qui nous apparaissent clairement (et non un simple caprice), il est sain de s’en écarter. À la fin de la journée (et de la vie), il s’agit avant tout de cheminer dans la relation à soi-même et non de développer une énième dépendance.

           Pendant quelques années, j’ai pratiqué aux côtés d’un enseignant qui m’apprit des postures et quelques bribes de yoga. Vous noterez que je fais volontairement la distinction entre les deux. Si c’est pour vous une découverte, sachez que le yoga ne consiste pas uniquement dans la pratique de postures. Si votre enseignant ne vous en a pas parlé, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

           Au bout d’un temps, j’ai commencé à développer des« symptômes ». Quand je le sentais s’approcher pour m’ajuster (parfois même sans bruit), mon corps se crispait automatiquement. Ça ne passait pas par la case « mental », c’était automatique. Je devais faire un travail interne de concentration très pointu pour parvenir à inverser le processus. Pourtant, il ne m’avait jamais fait mal au sens concret du terme, mais mon corps, lui, opposait une résistance. On pourrait même dire qu’il avait peur. Autre symptôme, quand je rentrais chez moi après la pratique, j’étais fréquemment en colère. Pas une colère franche, dirigée sur un objet précis, mais au contraire quelque chose de très diffus, mais d’éminemment désagréable. Un corps étranger. Une pollution. Au fur et à mesure, j’ai commencé à sentir que si je « progressais » posturalement parlant, un autre niveau de moi-même en pâtissait sérieusement. Au niveau énergétique, j’étais sapée. Et puis, au bout d’un temps, vous vous en doutez, je n’ai plus progressé posturalement parlant. Tout est en lien.

           J’étais dans une impasse car ayant perdu ma balise. Que faire ? D’où vient le problème ? Y suis-je pour quelque chose ? Le temps passa, je partis en stage avec un autre enseignant. C’est lors de cet épisode que j’ai vraiment pris conscience du développement de ma sensibilité. Par sa simple présence dans la pièce et ses ajustements minimalistes mais d’une efficacité redoutable, mon corps se mit à faire des miracles. Je parle au niveau des sensations, car il est fort probable que d’un point de vue extérieur, ce n’était pas forcément si visible que ça. Mais de l’intérieur donc, des tensions se levaient, à des profondeurs qui m’étaient insoupçonnées. Sans paroles, dans la beauté des ajustements silencieux qui font la magie de la méthode ashtanga, le dialogue tonique et énergétique advenait. Mon corps retrouvait confiance, il fondait. Ce n’était pas moi qui choisissait, c’était lui, le corps. (Parenthèse, je conviens qu’à ce stade, il faut être un peu dans le milieu pour ne pas voir ici un truc de tordus ^^). Je sortais de ce weekend avec une sensation de stabilité et d’ouverture internes fortes. Mentale, émotionnelle, physique. Je me sentaisnettoyée.

Impact de l'énergie : Cours d'ashtanga yoga avec la professeur Flora Trigo, au studio Yoga shala, à Rennes.
Cours d’ashtanga yoga avec la professeur Flora Trigo, au studio Yoga shala, à Rennes.

           Je retournais voir la première balise (vous suivez encore ?), et à nouveau, rebelote, je régressais et je pus même expérimenter nettement que l’imposition des mains de cette personne mecommuniquait une forme d’agressivité latente. Sans surprise, je sortais de la pratique…vidée et frustrée. D’un point de vue extérieur, il y a des choses que je n’avais jamais aussi bien réalisées. À l’intérieur en revanche, j’étais à plat. Ceci est une petite illustration d’un processus qui prend du temps et de la pratique avant de se faire connaître, mais qui a toute son importance dans le développement d’une pratique bénéfique pour l’élève. Il n’y a pas mille directions, soit l’on développe plus de sensibilité….soit plus d’insensibilité. Soit plus de conscience, soit plus d’inconscience. Les balises changent, la pratique quant à elle, reste.

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