Cet article vous parlera d’autant plus que vous avez passé une « mauvaise » journée, ou que vous traversez actuellement une « mauvaise » passe. Tout d’abord, bravo à vous d’être toujours « là » et si besoin de réassurance il y a, et bien soyez rassurés car vous n’êtes pas seuls ! D’ailleurs, vous lisez cet article, ce qui veut dire qu’une partie de vous n’a pas capitulé. Parlons-en donc, faisons communauté de manière proactive. Il m’a fallu des années afin d’apprivoiser ces moments étranges où rien de ce que je mets en place ne marche : ça peut aller d’un ordinateur qui ne s’allume plus, à des coups de fils où on a le sentiment de se faire envoyer bouler, à l’absence de réponse à un projet, au « mauvais » temps…et très rapidement, le sentiment que ce n’est pas une « bonne » journée…voire même que l’on n’est pas « bon(ne) » à ce que l’on fait. Sentiment de vulnérabilité qui peut rapidement faire boule de neige et nous faire craindre le prochain pas…aïe ça y est, on a basculé dans la peur, qui est bien mauvaise conseillère comme chacun sait. On n’avance que dans le sentiment de confiance et dans l’ouverture. Sur quoi agir et qu’accueillir pour ne pas sombrer dans la négativité, voire même prendre l’habitude d’en sortir en un claquement de doigts ?
- Il s’agit d’événements indépendants. C’est notre esprit qui les lie.
Ce premier point est essentiel à se rappeler pour éviter de sombrer dans le sentiment que la vie complote ou s’acharne contre soi. Comme chacun sait, le monde n’est que l’interprétation que l’on en fait et il n’y a pas de victime. Le stade de la perception est déjà une interprétation d’ailleurs. Je trouve ça toujours intéressant de poser les faits comme le ferait un scientifique – qui n’est jamais neutre au passage – de manière la moins interprétative possible : « Il s’est passé ça. Puis ça. Et elle a répondu ça etc. » En même temps qu’on prononce les mots ou qu’on les écrit, on remarquera déjà à quel point il est difficile de ne pas plaquer des interprétations et d’en rester strictement aux faits. C’est un premier travail de distanciation que j’aime faire par écrit car il me permet de clarifier les éléments qui m’agitent. Cela m’est arrivé de faire ça en 3 min dans des WC quand quelque chose me polluait vraiment (NB : toujours avoir un petit carnet dans son sac !). C’est juste une habitude à prendre, pas besoin d’écrire un roman stylisé. C’est une manière de poser le contenu de la poubelle sur la table !
- Quand on y regarde bien, « rien ne va » est forcément erroné!
L’avantage de poser les choses clairement est de cultiver ce regard franc de soi sur soi. Plus on développe l’honnêteté dans cette relation primordiale, plus on voit également les histoires que l’on se raconte pour se conforter dans nos scénarios limitants et répétitifs. Il ne tient qu’à nous d’en sortir…courageusement et forcément grandis. Car la victimisation (en pensées, paroles ou actions) est un processus qui a quelques avantages de confort, mais qui malheureusement met fin à toute évolution possible chez la personne. On n’avancera jamais en restant dans cette position (ex: c’est la faute des autres etc.). Même si ce n’est qu’en pensée, c’est déjà une forte limitation dont il faut absolument sortir sur le champ. Je n’aborderai pas ici les regroupements de personnes qui s’auto-confortent dans leur processus de victimisation, car c’est une catastrophe groupale ! Fuyez cette énergie, plus que tout !
Il est impossible qu’il n’y ait pas eu au moins une chose qui ait fonctionné dans une journée de notre vie. C’est impossible. En une heure de temps, il y a déjà tout un tas de choses qui fonctionnent sans qu’on ne s’en rende compte. Notez-les si cela vous aide à en prendre conscience. C’est essentiel et apaisant de voir les deux côtés de la réalité.
- Plus que notre mental, c’est en fait notre état intérieur global qui fait le lien.
Une fois les éléments posés, l’on peut fermer les yeux, prendre une grande inspiration. Expirer profondément. Le premier pas est souvent le plus difficile et plutôt que d’avoir mis les éléments perturbateurs sous le tapis, on peut déjà être fiers de les inviter dans notre champ de conscience. Leur créer un espace. Ca tombe bien car ils n’attendent qu’une seule chose : être écoutés ! Ou plutôt, révéler ce dont ils parlent, à savoir : notre état intérieur. Car il y a forcément un sol fertile sur lequel ces interprétations de découragement, de dévalorisation, de peur, de méfiance…ont pris racine à l’occasion d’événements du présent. D’où la question suivante : comment je me sens aujourd’hui ? Sensations dans mon corps, coloration émotionnelle, quelle énergie…quel est mon état ? Là aussi, avec l’habitude, cela peut prendre 2 minutes à être identifié. Bémol : on ne vous demande pas à quoi vous pensez, mais bien ce que vous sentez et ressentez.
J’ai été maintes et maintes fois la première étonnée de me rendre compte que parfois, en remontant le fil jusqu’au bout, la réponse pouvait être tout simplement : je me sens…fatiguée. C’était tellement bête comme chou que je ne le voyais absolument pas et étais partie dans des séries d’interprétations, de victimisation alors que tout simplement…j’avais besoin de repos. Identifiez vos besoins réels.
- Agissons sur notre état intérieur.
Une fois l’état intérieur identifié avec clarté, déployez votre palettes d’outils car l’objectif est toujours celui-ci : rétablir l’équilibre dans le moment présent. À cela, je dois dire que les pratiques de yoga sont assez incroyables. Il y en a pour tous les goûts. Besoin de repos ? Pourquoi pas un enregistrement de yoga nidra, ou bien un scan corporel et une relaxation dans une posture de restorative yoga ? Besoin de canaliser son énergie ? Proposez-vous un pranayama adapté, puis quelques salutations au soleil, postures debout. Inspirez-expirez, soyez pleinement à la séquence que vous faites. Besoin de vous poser ? Trouvez une belle position assise confortable et pratiquez la répétition ou le chant de mantras. Ou simplement prenez un temps en silence en observant le passage délicat du souffle.
Toutes ces médiations peuvent être enrichies grâce à votre propre créativité : musique, écriture, danse, lecture…j’émettrais simplement la recommandation de ne pas faire intervenir d’autre personne. Je reste convaincue qu’il faut d’abord s’occuper de soi et ressentir ce « switch » interne, avant d’aller se proposer à nouveau au monde extérieur. Sinon l’on risque d’être à nouveau pris dans une énergie qui ne dépend plus de nous.
- À la fin de la journée : qu’est-ce que j’ai appris ?
Les moments de déséquilibre sont fantastiques car ils ont tellement à nous apprendre. Autrement, quand apprendrions-nous autant sur nous-mêmes ? Il ne s’agit pas de se forcer à « positiver » bêtement, qui serait une énième manière de voiler la réalité. Mais vraiment, c’est dans l’inconfort ressenti que sommeillent les plus grandes possibilités d’apprentissage si l’on prend le temps d’ouvrir un espace à cet inconfort.
Le critère d’une « bonne » journée ne serait-il pas surtout : qu’est-ce que j’ai appris aujourd’hui ?
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