À vue de nez, je dirais qu’il m’aura fallu environ 28 ans pour commencer à apprécier « un peu » la compagnie des femmes. Il m’aura ensuite fallu 3 années supplémentaires pour commencer à percevoir les spécificités de l’énergie féminine qui m’anime et à m’aligner dessus, à les assumer concrètement. Mieux vaut tard que jamais me direz vous, et vous aurez raison. Les modèles et images véhiculés autour de la femme dans la société occidentale sont dignes du Moyen-Âge de la pensée. Tantôt objet sexuel, tantôt masculinisée, tantôt infantilisée, jamais la femme n’est vraiment envisagée de manière intelligente, vaste et juste. Sans peur, mais avec du respect. Car oui, si je regarde autour de moi aujourd’hui, je ne vois qu’une chose à faire : se mettre à genoux pour remercier infiniment toutes les femmes de tout ce qu’elles portent. De tout le soin qu’elles mettent dans le monde chaque jour. La femme prend soin, il faut prendre grand soin de la femme.
Par la lecture de cet article, je vous invite (homme ou femme), à porter un regard frais sur la partie féminine, créatrice et inspirée de vous-mêmes. Et j’irais même jusqu’à dire, sur la partie la plus rebelle, la plus vivante. Peut-être ne la percevez-vous pas encore, auquel cas utilisez cet article comme une graine que vous plantez dans votre esprit sans trop comprendre de quoi il retourne. Pour le moment. Sachez simplement qu’il y a là beaucoup à chercher et à pratiquer. Beaucoup d’énergie à retrouver, de ressources, d’ouverture.
Nous vivons dans un monde pensé par des hommes, pour des hommes. Il est demandé à la femme de vivre comme un homme et à l’homme de vivre comme un robot. Dans tous les cas, il n’y a pas de place pour l’écoute et la connaissance de soi. En cet automne, j’ai choisi de proposer à mes élèves 2 stages, l’un de « yoga de la femme », l’autre de « restorative yoga ». En effet, je remarque qu’il y a aussi peu de place pour des pratiques de repos (attention repos n’est pas synonyme de sommeil !) que pour les pratiques autour de la féminité. Ces deux stages furent extrêmement nourrissants pour tout le monde, qui plus est dispensés par Alia M’Hamdi qui incarne toutes les qualités féminines réunies. J’en ressors personnellement encore un peu plus assise dans ma pratique du yoga et de la vie. Il y a quelques années, j’ai lu « Lune rouge » de Miranda Gray et l’usage que j’ai fait de ce livre a lentement transformé ma vie personnelle et professionnelle. J’ai tout simplement aligné ma vie sur ma nature cyclique, ma qualité de vie a décollé. Ce livre a levé plus d’un conflit dans lequel je me mettais, voulant toujours « être au top ». Au top de mon énergie, au top avec tout le monde, au top de ma disponibilité…pour finir au top de la fatigue. Voilà ce qui se passe quand l’ignorance nous pousse à contrarier notre nature profonde.
Je pratique principalement une forme de yoga dynamique qui me comble profondément, me canalise, me concentre et m’a complètement transformée. Mais rapidement, j’ai intégré dans ma pratique personnelle quotidienne d’autres exercices. J’ai cherché dans des livres, sur Internet, dans mes intuitions…je laisse parfois sortir spontanément ce qui vient à certaines périodes du mois. Écrire, pratiquer des postures visant à régénérer l’organisme, chanter, danser… À mesure que je commençais à prendre soin de la femme qui était en moi, j’ai commencé à observer des changements autour de moi. D’abord, le nombre de femmes dans ma vie a augmenté. Leur qualité également. Je rencontrais de « vraies » femmes. Pas de celles qui écrasent les autres mais de celles qui encouragent. Qui motivent, qui agissent. Pas de celles qui jalousent, mais de celles qui se réjouissent de la réussite des autres. Pas de celles qui se conduisent comme des hommes, mais de celles qui soutiennent les hommes. Et dire que je m’étais privée (pour des raisons qui me regardent) de l’énergie de la moitié de l’humanité pendant 28 ans !
Alors que démarraient les stages en ce dimanche gris d’octobre, j’enchaînais mon 8ème jour de travail consécutif et j’étais très fatiguée, je traînais sérieusement la patte. Pendant 8 jours consécutifs, j’avais pris soin des autres 10 heures par jour en moyenne, j’avais trop donné et j’en étais consciente. Et le matin du stage, voilà qu’une participante/amie m’apporte en toute simplicité des petits gâteaux à la banane, le petit-déjeuner que je n’avais pas eu le temps de prendre en fait…Et l’après-midi, une autre participante m’avait apporté un petit gâteau au chocolat…qui a constitué mon goûter cette fois ! Des actes apparemment anodins et banals mais pourtant, ils ont contribué à transformer ma journée. Je me suis sentie supportée, aimée,je recevais plutôt que l’inverse. Par des actes quotidiens de ce type, la femme prend soin des autres et contribue à faire de ce monde un endroit plus accueillant et chaleureux. De là à parler d’amour, il n’y a qu’un pas.
Si vous avez autour de vous une femme à laquelle vous tenez, prenez grand soin d’elle (commencez tout de suite !). Et comme concluerait notre chère Alia : « je vous invite à saluer la lumière qui est en vous ». Namaste.
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